jeudi 14 mars 2013

canaille médiatique impérialiste

"Chavez vive, la lucha sigue !"
Ouais ben en attendant, j'espère qu'il va pas y avoir de coupure de courant à Caracas ces prochains jours, sinon, ça va sentir le bolivarien pas frais, hein, à l'Académie militaire...
Tout juste de retour d'un nouvel aller-retour d'une semaine au Venezuela, pour participer à la couverture de la mort de Chavez.
Bien crevant, de jouer au journaliste tout terrain, mais édifiant.
Mes convictions bolivariennes (du moins à la sauce rouge "Comandante") avaient déjà été sérieusement entamées lors de ma première visite, pour la présidentielle en octobre, c'est peu de dire que cette fois-ci, j'ai reçu le coup de grâce.
Ils ont carrément réussi à me donner envie de voter Copé en 2017.
Ou à allumer un cierge pour que Sarko revienne.
Enfin, un politique sérieux, quoi.

(la suite en cliquant)



Ci-dessous, copie d'un petit courrier adressé à un collègue mélenchoniste, après lecture d'un article sur le blog du méluche (La France abaissée par ses médias et son président).
Rédigé à chaud et non exhaustif sur toutes les critiques à formuler - ni sur les avancées obtenues.
Serais heureux de répondre à des questions/commentaires/critiques s'il y en avait.


"Chavez et les droits de l'homme (par exemple) ?

Demandons à 55.000 vénézuéliens entassés dans 14.000 places dans des prisons dont même la France aurait honte.

Aux 16.000 qui sont abattus par arme à feu chaque année (sur 29 millions d'habitants).

Demandons aux médias harcelés (voire fermés).

Demandons à la juge emprisonnée puis assignée à résidence depuis des années parce qu'elle a eu l'audace de prendre une décision qui n'a pas plu au président (il a lui-même demandé à la justice de la condamner, ce qui a bien sûr été fait).

Aux dizaines de juges de la cour suprême démis.

L'état chaviste, c'est une poignées de convaincus qui dirigent une majorité de sympathisants ou de voisins effrayés par la puissance et l'efficacité de la machine (il faut les voir les gens du PSUV distribuer de la nourriture les jours d'élections dans les files d'attente ou consulter les listes d'émargement pour aller "inciter" le voisin qui n'a pas voté à venir le faire). 

Dans quel pays "démocratique" les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont à ce point concentrés entre les mains d'un seul homme (élu, certes, mais ça ne justifie pas tout), qui les modifie à son gré, se prévalant toujours de l'onction du peuple (environ 55% du peuple, pas tout le peuple, n'oublions pas) ?

Ils ont rédigé une nouvelle Constitution, et la changent dès que ça les arrange.

Ou gouvernent pas décret quand l'opposition a réussi à faire élire presque 50% de députés.

Ça n'est pas un état de droit.

Ils ont fermé une télé parce qu'elle ne plaisait pas au président et l'ont remplacée par un canal consacré 24h/24 à vanter le comandante et insulter l'opposition.

Où ailleurs le pouvoir utilise-t-ils les mots de fasciste ou de canaille ou de spéculateur envers toute personne exprimant un avis différent ?

Où ailleurs a-t-on dans chaque ministère, chaque administration, jusque dans les bureaux du métro de la capitale des photos du président dans tous les coins, avec des affiches du parti au pouvoir ?

Où ailleurs le président instaure un jour férié et la présence obligatoire de tous les fonctionnaires, enseignants, étudiants pour aller faire la claque à un meeting de campagne ?

C'est au-delà du culte de la personnalité.

C'est le mélange profond et permanent d'un homme et d'un Etat.

Et à mes yeux, quels que soit le projet, quel que soit le nombre de gens dont les dents ont été soignées, rien ne justifient ces méthodes.

Les beaux parleurs de gauche en Europe seraient bien avisés de venir faire un tour dans le coin.
Chavez et aujourd'hui Maduro utilisent exactement les mêmes méthodes réthoriques que Sarkozy: la haine, la peur, la vindicte contre ceux qui ne pensent pas pareil, la désignation d'un ennemi pour rassurer les troupes, l'insulte...
C'est odieux.

Et le fait qu'ils se prétendent de gauche n'y change rien.

Puis qu'on ne me parle pas de contexte.

Aucun projet politique ne justifie de telles méthodes.

Et ne parlons pas de l'état économique du pays, des pénuries alimentaires, de l'inflation...
Bien des choses ont été faites, mal, dans l'opacité la plus totale, dans un but électoraliste, mais oui, des choses ont été faites.
Seulement, les méthodes sont inqualifiables.

J'ai surement passé plus de temps que Mélenchon à parler avec des Caraquéniens et plus d'heures que lui à regarder cette horreur de chaine télévisée qu'est VTV.


Pourquoi tolérer chez les autres ce contre quoi on se battait chez nous ?

Ça me dépasse."

Pour le reste, la ville est épatante.
Mais peut-être me répété-je avec le billet déjà posté en octobre.
Juste pour redire le bruit, l'animation, la chaleur, les bidonvilles, les poitrines refaites, la démerde et la bonne humeur.
Impatient d'y retourner pour autre chose que bosser.

Hasta la proxima !
Hugo.





2 commentaires:

  1. Super article, c'est bon de lire un point de vue différent ! Merci Hugo de partager tout ça. Vue de France c'est soit le dictateur, soit le mémorable homme de gauche démocratiquement élu qui nous a quitté...
    Des bisous
    Chachou

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    1. hhéééé bin, il est vrai que .....la lucha ,comment dire Chavez n'était pas un bisounours bien que la couleur du jog..
      que le pouvoir isole et qu'en face c'est Mikey, la mignonne petite souris.Je crains que la voie de la sagesse soit trop éloignée du productivisme.
      Sommes nous incapables de porter un projet sans prendre des coups , sommes nous incapables de retenir les nôtres.
      bises lucas

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