mercredi 2 novembre 2011

le pays où les mc Do sont encore en rouge



LIBERATION 25/10/2011
L'enquête sur le décès en juillet de la chanteuse britannique Amy Winehouse a conclu mercredi à une «mort accidentelle», confirmant l'hypothèse d'un «stop and go», une absorption massive d'alcool après une période d'abstinence.


comme quoi, c'est dangereux d'arrêter...

                                                              +++

un vendredi matin.
temps ensoleillé, vent modéré de force 2 à 3 mollissant force 1.
ni une ni deux, j'enfourche mon cheval de fer pour effectuer mon premier trajet sérieux en bécane: casa/trabajo.
je descends donc au garage, grimpe sur la bête - rutilante -, mets le contact, le starter, relève la béquille latérale (très piégeux, la béquille latérale quand t'y connais peau de balle en deux-roues motorisés. surtout dans les virages à gauche) et lance le bourrin.
au kick, parce que je me sentais en forme.
puis demi-tour et direction la sortie du garage.
je cale.
je redémarre.
je monte la rampe, me retrouve sur le trottoir.
le vendeur m'avait prévenu: elle est capricieuse quand elle est froide.
effectivement: je recale.
le portero (concierge), hugo lui aussi, nettoie le pas de porte devant notre immeuble.
il me salue, moi pareil et je relance le monstre.
enfin, j'essaie.
parce que j'ai beau titiller le starter et balancer des grands coups de démarreur (électrique, marre du kick), bernique, peau de zob, veut rien savoir.
comme un con, je suis, et je vois qu'il se fout de ma gueule, l'autre zaouve, avec son balai brosse.
je commence à m'agacer, vais être en retard au taf, je fais quoi, je la pousse dans le garage et toute honte bue, cours attraper un bus ?
merde.
j'ai ma fierté quand même.
ça m'enquiquine de renoncer devant l'autre zig.
alors je retente ma chance.
et paf, breuh, bling, touf touf !!!
ok, c'est lancé.
je lâche plus l'accélérateur, monte à 17.000 tours (et demi), enclenche la première, fais un bras d'honneur au portero (mental, le bras d'honneur, d'abord parce qu'il est bien sympathique, quand même, et qu'il a peut-être des amis plus baraqués que lui, ensuite parce que si je lâche l'accélérateur, je cale) et démarre sur la roue arrière, laissant une longue trace de gomme chinoise (ça fond vite) dans mon sillage (si, si, vous verrez quand vous viendrez).
puis disparais comme une flèche au coin de ma rue.
mais les flèches, ça finit par retomber.
et je cale.
comme ça, pour rien, lancé à fond de 3e, à 40 à l'heure, au milieu d'une ligne droite.
je me gare le long du trottoir, derrière un bac à ordures.
honteux.
j'envisage d'y balancer cette merde de putain de moto chinoise de mes deux.
me penche quand même sur le starter pour tenter de redémarrer.
que faire d'autre ?
et oh, miracle, de quoi m'apercevoisé-je ?
que j'avais pas ouvert l'essence.
forcément, ça marche moins bien.
donc, à l'attention des riders en herbe:
1/ la béquille latérale.
2/ l'essence.

ensuite, le trajet n'est que douceur et félicité, les alizés me fouettant le visage sur le front de mer, un vrai délice.
enfin, une fois que je l'ai rejoint, le front de mer.
parce que je me suis paumé, avant.
mais peut-on appeler ça se paumer ?
non.
j'ai flâné et pris mes marques dans ce quartier inconnu.
important de sortir des quatres rues autour de chez soi.

bon, le front de mort, donc.
5e, 80 km/h, soleil, tout va bien.
puis un ralentissement.
et des gars en uniforme au bord de la rambla.
et un des gars en uniforme au bord de la rambla me pointe du doigt quand je passe à sa portée et me fait signe de m'aligner le long du trottoir (encore ?).
ah, la police de la route porte donc des uniformes comme ça.
ok, c'est bon à savoir.
j'hésite une seconde à faire l'imébcile, et continuer ma route genre "je suis français je ne parle pas votre langue, j'ai pas compris ce que vous attendiez de moi", mais bon, le geste du bras et de l'index étaient assez explicites, même pour quelqu'un qui parle pas la langue.
- "bonjour, papiers d'identité, permis de conduire et carte grise".
- "mais oui, bonjour, bonjour, quel plaisir de faire enfin connaissance avec vos services, j'étais impatient, si, si. alors, justement, c'est marrant que vous abordiez le sujet, parce que je ne suis pas uruguayen, je n'ai pas de carte de résidence, j'ai toujours mon permis français, je n'ai pas de permis moto, la carte gise est au nom de l'ancien propriétaire et ça tombe bien que vous ne me demandiez pas l'assurance, parce que je n'en ai pas encore".
- "ah oui, il faut que vous alliez à l'intendencia pour faire les démarches admnistratives, bonne journée, au revoir".
vraouuuuuum !!!!!

à bientôt !
hugo.