mercredi 10 octobre 2012

Ouh ! Ah ! Chavez no se va ! (3)

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   Les Vénézuéliens dès l'aube devant les bureaux de vote pour décider de l'avenir du pays (REPORTAGE)
   Par Hugo DI ZAZZO
   =(PHOTO+VIDEO)=
  
   CARACAS, 7 oct 2012 (AFP) - Habitués à voter tôt, des milliers de Caraqueños, les habitants de Caracas, ont formé dès l'aube dimanche de longues files d'attente devant les bureaux de vote de la capitale du Venezuela pour une élection présidentielle où se joue l'avenir du président Hugo Chavez.
   Devant le collège où le président doit venir voter, au pied de barres HLM surplombées par des bidonvilles dans le quartier populaire de 23 de Enero, des centaines de personnes patientent en rang sur un parking, sous très haute surveillance militaire.





   "Je vis à Manicomio (dans le centre de Caracas) mais j'ai changé de bureau de vote pour venir dans celui-là (dans l'ouest) parce que je voulais être plus près de lui et peut-être le voir", raconte à l'AFP Norvi Henriquez, une enseignante de 38 ans, en évoquant le "Comandante Chavez".
   Plus en amont dans la file, Yurbi Castro, un expert en agronomie de 38 ans, est prêt "à passer la journée" sur place pour voter, "et avec joie". Sûr de la victoire de son champion - le président sortant - il affirme toutefois qu'en cas de victoire de l'opposition, les Vénézuéliens travailleront "ensemble".
   Vêtu d'un T-shirt rouge et d'un pantalon de survêtement noir à bandes rouges, il lance un clin d'oeil entendu quand on lui demande s'il a choisi ses vêtements par hasard en ce jour de scrutin: le rouge est la couleur des partisans de Hugo Chavez, mais les signes distinctifs d'appartenance politique sont interdits dans les bureaux de vote.
   A quelques mètres, une jeune femme arbore une casquette et un T-shirt blancs. Un code couleur qui l'identifie elle comme sympathisante de Henrique Capriles Radonski, candidat de l'opposition, dans ce bastion chaviste.
   "Je n'affiche pas ostensiblement (mes préférences politiques), mais je ne me cache pas non plus", explique Jenny Navarro, 25 ans. Pour son camp, "c'est un jour importantissime" car "nous tenons notre meilleure chance, mais je ne crois pas que nous gagnerons".

                "Si je perds, je pleure, mais j'accepte"
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   "Si je perds, ce soir, je pleure, mais j'accepte", ajoute-t-elle, résignée.
   Au pouvoir depuis 1999, déjà réélu deux fois, le toujours populaire président de gauche Hugo Chavez affronte pour la première fois un candidat qui est parvenu à fédérer l'opposition de droite comme de gauche, l'ex-gouverneur Capriles, âgé de 40 ans.
   Devant un autre bureau de vote, dans les hauteurs du quartier, de plus en plus pauvre et décrépi, une foule bigarrée patiente dans un joyeux désordre et les effluves d'huile de friture provenant de petits stands de vendeurs ambulants.
   Ici, le rouge se fait plus présent encore. A une vingtaine de mètres de l'entrée de l'école où se déroule le vote, des militants du PSUV, le parti de Hugo Chavez, distribuent gratuitement des barquettes repas aux électeurs.
   "Nous accomplissons un travail politique, communautaire, révolutionnaire", justifie Maria Ruiz, 58 ans, la responsable de ce "centre logistique".
   A proximité, une autre militante du parti est assise à une table rouge, sous un parasol rouge. Devant elle, un listing comprenant des dizaines de noms et des numéros de téléphone collectés par des sympathisants auprès de leurs proches.
   Des croix au stylo signalent les personnes ayant déjà voté au cours de la matinée.
   "A midi, si on voit que nos listes ne sont pas complètes, nous allons chercher la personne ou nous l'appelons au téléphone pour savoir ce qui se passe et l'inviter à venir voter", explique Lisbeth Carmona.
   A son côté, une autre bénévole s'empresse toutefois d'ajouter que "rien n'est obligatoire".
   A l'autre bout de la ville, dans les riches quartiers est, acquis à l'opposition, la mobilisation est également impressionnante.
   Parmi la foule dans la cour d'une école du quartier de Chacao, se trouve Christian Gonzalez, un ingénieur de 37 ans en bermuda et polo blanc, accompagné de son fils de quatre ans. L'encre violette qui macule son auriculaire droit indique qu'il vient de voter.
   Ce dimanche, "le pays va prendre sa décision la plus importante. Nous voulons un autre chemin (le slogan de campagne de M. Capriles). Je pense que ça sera serré, mais que (Henrique Capriles) va gagner", prédit-il.
   hdz/

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