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Hugo Chavez, une rock star en campagne (REPORTAGE)
Par Hugo DI ZAZZO
=(PHOTO+VIDEO)=
CARACAS, 4 oct 2012 (AFP) - Dégoulinant de pluie, Hugo Chavez, à la façon d'une rock star, esquisse quelques pas de danse, chante, lance des baisers à la foule et mime un air de guitare, provoquant l'hystérie de centaines de milliers de partisans rassemblés jeudi pour son dernier meeting de campagne, à Caracas.
A trois jour du scrutin présidentiel de dimanche, le président sortant, opéré deux fois depuis mi-2011 pour un cancer, a voulu clore en grandes pompes une campagne marquée sa relative discrétion, en raison notamment de ses ennuis de santé.
Ni la chaleur de la matinée, ni le déluge qui s'est abattu sur la ville en début d'après-midi ne sont venus à bout de la patience de sympathisants dont certains se sont levés au milieu de la nuit pour rallier Caracas en autocar depuis des Etats voisins.
"Je suis arrivé à 09H00, pour être devant", raconte vers 14HOO à l'AFP Jesus Marcano, étudiant de médecine, tout de rouge vêtu, trempé de sueur et pressé contre les barrières de sécurité, au pied de la grande scène dressée au bout de l'avenue Bolivar qui doit accueillir, nul ne sait à quelle heure, le président en campagne.
Assister à un meeting de Chavez, c'est avant tout faire preuve de patience. Et supporter la promiscuité aussi bien que les aléas de la météo. Avant même l'arrivée du candidat, des jeunes femmes sont évacuées sur des civières, évanouies.
S'il est impossible de savoir s'il a réuni plus de partisans que son opposant Henrique Capriles Radonski dimanche dernier au même endroit, une impressionnante marée rouge - la couleur de la "révolution bolivarienne" - a envahi dès le début de matinée les 1.500 mètres de l'avenue Simon Bolivar et de nombreux axes adjacents, dans le centre bétonné et décrépi de Caracas.
S'ensuit une immense et joyeuse kermesse, paradis des vendeurs ambulants, qui écoulent bières, brochettes, casquettes, t-shirt, drapeaux...
"Je t'aime, je t'aime"
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A 14H45, explosion de musique, confettis et fumigènes: la star entre en scène en courant, sous une pluie battante et les acclamations. Vêtu d'un blouson imperméable, il haranguera la foule durant 45 minutes, sans jamais se mettre à l'abri sous la partie bâchée de la structure.
Dans le public, Maria sanglote: "Je t'aime, je t'aime", murmure-t-elle.
La jeune femme aux longs cheveux mouillés et aux ongles factices multicolores explique à l'AFP que "c'est un homme merveilleux". "Il nous a tout donné, il nous a donné cet amour, il mérite la victoire, même quand il était sur le point de mourir, il a défendu le peuple", s'extasie-t-elle.
Après 13 ans de présidence, ce leader charismatique continue de susciter chez ses partisans une ferveur qui confine à la dévotion.
Comme durant toute la campagne, il ne prononce pas de discours, préférant les slogans et les ovations. "Chavez est la joie ! Chavez est la patrie ! Chavez est le futur ! Chavez est le candidat de la vie !", lance-t-il, sous les vivats de la foule qui scande "Ouh ! Ah ! Chavez ne s'en va pas !"
Puis il enchaîne: "Qui est le candidat des corrompus ?" "Le majunche" (+le moins que rien+, le surnom dont il a affublé son opposant, M. Capriles) clament ses partisans. "Qui est le candidat de la bourgeoisie ?" "Le majunche !"
Conquise, Yohaira Torres, 38 ans, agent de sécurité au port de la Guaira, à proximité de Caracas, estime que le président "a commencé une révolution. Jamais il n'y a eu un président comme lui. Il tient compte de notre opinion et de nos nécessités", poursuit-elle.
A peine une heure après son entrée en scène, le président-candidat s'éclipse sur le toit d'un camion, fendant la foule, alors que la pluie cesse pour quelques minutes. Attendu pour une seconde intervention sur une avenue voisine, il ne s'y rendra pas. Sans explication.
hdz/
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