jeudi 3 octobre 2013

au fil de l'eau



CIMETIÈRE DES BALEINES
Fin de semaine dernière, dernière grosse tempête de la saison.
Comme d'habitude, la toile destinée à faire de l'ombre sur la terrasse (orientée au nord, donc, en plein cagnard) a été arrachée.
Un peu moins que l'année dernière, puisque je renforce les fixations chaque année, mais pas encore assez visiblement..
Partout dans les caniveaux de Montevideo, des cadavres de parapluies abandonnés, les baleines retournées par le vent.

HIPS !
Lu dans le journal : Uruguay, plus gros consommateur au monde de whisky par habitant de plus de 18 ans (2,4 litres/an).
Suivi de... la France.
Pour une fois, mes deux pays sont sur le podium.
Mais je participe pas... l'avant-dernière fois que j'ai ingurgité de ce breuvage de sauvages, c'était à Artigues, j'avais 16 ans et j'ai vomi. La dernière fois, c'était au pince-fesse du 14 juillet chez l'ambassadeur à Montevideo, j'avais 36 ans et 360 jours et... j'ai vomi.
Sans moi, merci.

CRUEL
Long week-end à Buenos Aires avec Kiran, à faire le porteur de valises. 
La capitale comme disent les Argentins à langue de vipère expatriés en Uruguay.
Juste à quelques kilomètres de l'autre côté de l'estuaire, si proche et tellement loin.
Les plaques de noms de rue sont identiques, les patronymes sont identiques, les taxis sont identiques (sauf qu'à Montevideo, ils ne te volent pas), l'accent est identique, le fernet-con-cola est identique, et pourtant, il y a un monde de différence.
Petits quartiers de maisons bobo avec les rues pavées, boutiques de fringues de créateurs, meubles design, cafés et restau à toutes les esquinas, cuisine savoureuse, absence remarquable et remarquée des chivitos (1) sur les cartes des estaminets (je vais encore m'attirer des regards noirs des copains qui vivent ici,genre "si t'es pas content, personne te retient", sauf que si, je suis content), tarifs défiant toute concurrence grâce à la politique délirante de la présidente Kirchner qui fait que le dollar vaut une fortune au marché noir.
Je sais, j'ai déjà fredonné le couplet Buenos Aires...

GILET JAUNE
Loi récente votée en Uruguay : le port du gilet phosphorescent est obligatoire pour les cycliste et les motards.
Personnellement j'aurais commencé par imposer des phares en état de fonctionnement, mais étant donnés mes états de services récents dans le domaine (2), je la ferme. Et je mets mon gilet.

OUILLE !
Usager à l'insu de mon plein gré du système de santé local suite à mes péripéties bocagiennes du mois d'août (voir note en bas de page n.2), j'ai le regret de vous informer que la pince de Michel n'a pas encore traversé l'Atlantique. Kesako la pinza de Miguel ? Audrey, dis-leur, quoi ! Une bête pince à 5 euros en pharmacie en France, qui permet de retirer sans douleur les agrafes qu'on m'avait plantées dans le crâne à l'issue des acrobaties ci-dessous citées (zozoteurs s'abstenir). Sauf que n'ayant pas traversé l'océan (la pince, moi si), je suis passé par les mains de trois « professionnels » de santé (et deux mécanos) avant de pouvoir me faire retirer ces satanés agrafes sans mettre du sang dans tout le cabinet ni couiner comme un goret au mois de février. 
Conseil aux voyageurs : ayez toujours une pince de Michel sur vous.

JAMAIS CONTENT
Si la France est un pays de flics et qu'à tous les coins de rue y'en a 100, en Uruguay par contre, ils risquent pas d'attraper un rhume en patrouillant dans les rues. 
A tel point qu'on aimerait parfois en voir plus...

HELL'S ANGEL
Révision mensuelle de la moto : vidange, graissage de l'embrayage, tension de la chaîne, changement du filtre à essence, réglage des pipes d'admission (???) et du frein avant: 22 euros. 
J'aime mon mécano !

POESIE
« Non, Johnny, tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage !» Dirtydancing

KAFKA
(intérieur jour, à l'Abitab, petites boutiques destinées à payer ses factures, toucher divers remboursements d'administrations ou faire des envois d'argent, beaucoup d'Uruguayens ne disposant pas de comptes en banque)
Moi : Bonjour, je viens retirer mon remboursement IRPF.
Lui : Bonjour, passez-moi votre carte d'identité... (il tapote son clavier d'ordinateur)... Ah, il y a un problème, laissez-moi cinq minutes, je dois appeler le central (tic tac tic tac...) Hum désolé, il n'y a pas d'argent pour vous.
Moi : Ben si, je suis allé hier à la DGI, ils m'ont dit que c'était bon à partir d'aujourd'hui.
Lui : Non, il n'y a rien, il faut que vous alliez au BPS.
Moi : Mais ça n'est pas le BPS, c'est la DGI.
Lui : Ecoutez, monsieur, je vous explique, ça n'a rien à voir avec la DGI. C'est le BPS.
Moi : Je ne vous parle pas du BPS, je vous parle de la DGI !
Lui : Monsieur, écoutez-moi, la FONASA, c'est le BPS.
Moi : Mais je ne viens pas pour la FONASA, je viens pour l'IRPF !
Lui : Aaaaahhhh... excusez-moi, à force de faire des remboursements FONASA, j'ai confondu. Allez voir mon collègue.
(dialogue = 20 minutes)


FAUX-AMI
Prends garde, insouciant voyageur hispanophile.
Si au retour d'une visite de bodega (une exploitation vinicole), alléché par une pancarte de 6 mètres sur 3 plantée en rase campagne au bord de l'autoroute indiquant en grandes lettres rouges WHISKERIA, il te prend la fantaisie de poursuivre ton périple au cœur de la fabrication d'alcools et spiritueux locaux pensant visiter une usine de whisky, tu vas au devant au mieux d'une sévère déconvenue au pire d'explications alambiquées (uh uh uh) à devoir fournir à ta petite famille. Car dans ce beau pays d'Uruguay, champion du monde de consommation de whisky (y'en a six qui suivent !), une whiskeria, c'est un bordel.

PHARE DU MONDE LIBRE
Pepe a encore fait parler de lui à l'ONU.
L'intervention en VO ici.

Notes:
(1) pour les gourmets, rappel de la recette du chivito : une couche de pain, un steak, du fromage, du bacon, du jambon, un œuf au plat, une rondelle de tomate, une feuille de laitue, de la mayo, une deuxième couche de pain, le tout accompagné de frites et de bière ou de coca. Les cardiologues ont de beaux jours devant eux...

(2) suite à mes petites cascades nocturnes à motobylette, quand, légèrement imbibé, sans phare, en short et t-shirt au retour de la belote à la fête à Montbrun cet été, j'ai tenté de couper un arbre en deux par le milieu, je suis à la recherche d'un avocat à pas cher pour m'éviter la peine de mort devant le tribunal correctionnel de Toulouse fin février (et encore un gimme five à mes sauveteurs, au passage !)... Je vais finir par regretter d'avoir que des copains artisans !




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